Houba, bouvier d’appenzell, Dijon 2015
CHAMPIONNAT DE FRANCE DES CHIENS DE RACE : L’inscription était prise depuis janvier – après la troisième intervention chirurgicale que nous pensions être la dernière – ensuite j’ai toujours refusé d’annuler, un peu par superstition un peu par bravade. Les statistiques annonçant 9 Appenzell engagés dont 2 d’un couple de copains rencontrés à la Nationale d’Elevage l’an dernier, j’ai fini par convaincre l’homme que le week end serait de toutes façons un agréable moment.
2 semaines avant notre départ, j’ai accentué les exercices de marche en laisse, nous sommes même allé à Palavas les flots un dimanche après midi dans la foule des promeneurs : Passées les 10 premières minutes, pendant lesquelles le bulldozer se prend pour un chien-tracteur, Houba marche au pied correctement et ne grogne pas sur les autres mâles. Aux cours de Maxime, malgré la testostérone ambiante, je parviens à capter l’attention du marsu, donc je pars plutôt tranquille : nous devons être à l’intérieur du Parc Expo avant 11 h et nous ne passons que vers 13h, j’ai donc largement le temps de mettre Môssieur Houba à l’écoute……….. HUM, échec et pattes !
Nous prenons la route tranquillement le vendredi matin, la canicule annoncée est bien là. Nous enchainons les haltes-rafraichissement : Tavel Sud aire réputée très ombragée = à déconseiller en cette saison pour nos poilus : record de saleté, verre brisé et épillets à foison – Montélimar = en suivant les flèches caravanes, nous arrivons sur un coin bien propre et ombragé – St Rambert d’Albon = quelques tables à l’ombre, excellents sandwichs (pain frais cuit sur place) mais impossible de lâcher le zébulon. Idéal petits chiens – Macon la Salle = obligés de squatter le parking des poids lourds pour trouver de l’ombre et de quoi jouer à la balle autour d’un terrain de basket. Voila pour le flash « guide des aires d’autoroute ».
La Bussière-sur-Ouche : Le portail de l’Abbaye s’ouvre automatiquement et nous pénétrons dans les jardins, le paysage est féérique. Nous sommes sous le charme et commençons par une promenade dans le parc avant de prendre possession de la chambre. Houba se détend en faisant des roulades dans l’herbe, il y a un étang, des ruisseaux que des petits ponts enjambent, un côté jardin à la française, un côté sauvage, c’est splendide et rafraichissant. La suite l’est moins : notre chambre est au second (sans ascenseur, nous sommes dans une ancienne abbaye) deux chemins pour y accéder : soit nous passons par l’étage du restaurant gastronomique (là où sont dressées les tables de 2) et faisons le tour de la « coursive » slalom entre les tables (avec un Appenzell, c’est moyen) puis rejoignons l’escalier du second, soit nous empruntons directement l’escalier en colimaçon étroit et pentu qui se rétrécit en changeant de palier. Nous montons au purgatoire, l’ascension est rude et la chaleur doit faire partie de la pénitence. Hélas, une fois la porte franchie, point de fraicheur rassérénante, l’enfer a changé d’étage. Les femmes de chambre, d’après le réceptionniste appelé à la rescousse, ont malencontreusement laissé toutes les fenêtres sud et couchant ouvertes, ce qui aurait empêché la climatisation de fortune (un appareil à roulettes auquel est raccordé un gros tuyau qui sort par le « fenestrou » et qui fait un bruit infernal ! – mille pardons je n’ai pas pu résister) de remplir son office 😀 Bien sûr, l’hôtel est complet, impossible de troquer notre four mansardé contre une chambre fraiche aux vraies fenêtres. Nous fermons toutes les ouvertures (velux essentiellement), leurs stores et fuyons retrouver la fraicheur du parc. Houba courre après sa balle pouet, se rafraichit dans les
ruisseaux, se roule dans les champs de pâquerettes et il est déjà temps de se changer pour diner. Le « bistrot » n’est pas climatisé et une seule table bénéficie de la fraicheur relative d’une fenêtre. Fort heureusement pour nous, elle est libre, le petit Prince se tient bien durant le diner. Le soi disant bistrot ne fait pas preuve d’une grande simplicité dans le choix –restreint- des mets, mais nous n’avons pas le courage de faire 20 km pour trouver la petite auberge de nos rêves. La clientèle, anglaise pour la plupart est assez hétéroclite : un jeune homme en caleçon mou et débardeur côtoie une dame en robe longue de taffetas vert, … Diner moyen. Un dernier tour dans les jardins et nous remontons au sauna . Impossible d’éteindre la simili-clim ou le ventilateur : devenir sourds ou périr desséchés ?… . La fatigue de la route aidant, nous parvenons à nous endormir. Vers 4h30 le marsu me signifie qu’il a besoin de faire un tour, j’attrape le jogging posé à côté pour le cas ou, les sacs à crotte et la lampe torche. L’escalier risque à tout moment de se transformer en toboggan tellement le Petit Prince Noir est pressé d’arriver en bas, je parviens néanmoins à tenir debout, nous empruntons le passage secret (dont j’avais pris le soin de demander l’accès nocturne au cas ou) et nous voici dans la nature. Houba est en laisse, étant donné le nombre de pièces d’eau, c’est plus prudent, le robinet laisse échapper les trop plein et le marsu gambade joyeusement, lorsque, au détour d’un buisson, le voici qui joue les sirènes d’alerte. Ma torche révèle les contours d’une grosse bête poilue. Un sanglier ? trop grand ? Un chevreuil ? trop lourd. Impossible d’identifier la bête sauvage en maitrisant et tentant de protéger mon adorable baryton suisse. Quelques dizaines de mètres plus loin le faisceau de ma torche perce le mystère : un poney en liberté ! Le reste de la nuit est calme. Nous sommes les premiers au petit déjeuner, nous voulons avoir tout le temps de détendre Houba avant l’exposition. Un petit mot aux femmes de chambre pour leur demander de refermer toutes les ouvertures (4 velux) et 1 seule fenêtre (60cm au ras du sol- pour la vue sur le parc il faut ramper sur la moquette), pointage de la check-list, et c’est parti.
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