Savana, Houba’sister et son adénome

Savana, ma mégère, ma râleuse, mon indomptée, ma traumatisée, ma gardienne, ma puce,  mon roc, ma sauvageonne, ma lionne, à la fois si indépendante et si proche, Savana 12 ans, 1 mois et quelques jours (si j’en crois son carnet de santé, mais avec les adoptés au passé douloureux, on ne sait jamais vraiment), Fin novembre se lèche fébrilement sous la queue.  C’est rouge là ou la queue prend racine et son anus est gonflé. Direction le cabinet vétérinaire … j’en ressors avec un spray à la cortisone et la consigne de ne pas la laisser se lécher. Bien sur la collerette est un enfer, pour elle et pour nous : elle court dans l’espoir de s’en débarrasser, se cogne sur tous les meubles, griffe la peinture, ne peut plus emprunter la chatière, et j’en passe. Le collier lune d’Houba est trop grand, je file au supermarché acheter des couches culotte … La taille ? sur l’un des paquets « jusqu’à 25 kilos » bingo, je rentre avec mon trésor L… 25 kilos d’un bébé et 24 kilos de chien, apparemment pas du tout la même équation .

On gère entre surveillance et collerette, 10 jours plus tard, retour au cabinet : pas d’amélioration. Auscultation du popotin, vérification des glandes anales à ma demande. Ce n’est pas ça, le vétérinaire me parle de soupçon de maladie auto-immune et me prescrit encore des corticoïdes par voie orale et par vaporisation, avec un contrôle 3 semaines plus tard. Pas d’examen radiographique, pas de prélèvement, rien.

Or, l’évocation de maladie auto-immune chez moi  équivaut à une déclaration d’impuissance face à un état inexpliqué et inexplicable ; Et, la cortisone à forte dose sur un chien âgé, me fait craindre pour ses reins. Bref, je ne suis pas convaincue. Savana par ailleurs est plutôt en forme, je traine à démarrer le traitement et tente de calmer le « trou du souffleur » (je trouve l’image assez jolie) avec l’application d’une crème cicatrisante et l’interdiction de léchage. Pas d’amélioration, donc je me résigne à suivre le protocole  vétérinaire. Peine perdue. Retourner au cabinet ? (vétérinaire hein, je ne parle pas de popo , bien que ce soit le sujet) OK par correction, pour avoir son son de cloche mais avoir un 2èmeavis d’une clinique de spécialistes me paraît indispensable. J’appelle l’officine n°1 celle ou je vais par confort pour les petits bobos et les rappels de vaccins, le Dr X est en congés YESS ça tombe on ne peut mieux. Ne me reste plus qu’à obtenir un RV à l’officine n°2, celle qui n’accepte les particuliers que lorsqu’ils sont envoyés par leurs vétérinaires habituels. Je sors ma botte magique : le chirurgien qui avait suivi Houba à l’école vétérinaire de Toulouse poursuit une spécialisation européenne dans cet établissement réputé. J’ai toujours son mail perso. Je tente ma chance. Bingo, notre sauveur est toujours là, il s’est installé à Montpellier et me répond avec une incroyable gentillesse. (Il est vrai que nous avons des mois de souvenirs communs et une chasse d’épillets qu’il n’est pas prêt d’oublier) Le nom de sa consoeur spécialiste en médecine interne en poche, me reste à franchir le barrage de l’accueil téléphonique. Le cerbère en ligne s’incline devant le nom du sauveur de Houba, sésame dont j’abuse honteusement. Le rendez-vous est pris. La spécialiste qui vient nous chercher a l’air de sortir tout juste des bancs du lycée, pourtant, au vue de ses diplômes elle n’est pas aussi jeune qu’elle le paraît. Elle réfute d’emblée la possibilité d’un disfonctionnement du système immunitaire cause d’une fistule péri anale https://www.fregis.com/infos-sante/fistules-perianales-furonculose-anale-chez-chien/ devant, entre autres,  l’absence de sang et d’odeur. Propose une échographie dans un premier temps, assortie d’une biopsie. Paul S nous rejoint, il se chargera de la chirurgie. Les 2 sont plutôt optimistes après palpation et examen. On en profite pour leur montrer une « verrue » sur le flan qui sera retirée et analysée par la même occasion. 2 heures plus tard, appel de Paul S, en fait de biopsie, la masse d’environ 2 cm étant non adhérente, ils ont préféré tout enlever. Il faudra attendre les résultats de l’anapath mais, au vue de l’échographie, les pronostics sont bons. Nous récupérons la mégère en fin de journée, avec une collerette rose assortie à son collier et surtout moins encombrante que celle du cabinet n° 1. Entre temps j’ai retourné toute la maison et retrouvé un body (trop petit) un collier « bouée » tout neuf et à sa taille (mais qui ne l’empêche pas d’atteindre sa lune (j’aime bien aussi l’image)). Hop dans l’auto, sur le siège arrière avec moi. 

Nous voilà partis pour environ 2 semaines (jusqu’au retrait des points) d’un sport nouveau qui n’est pas sans me rappeler les première semaines du petit Prince noir de l’Occitanie.  Toutes les 4 heures environ, retrait du cône rose et  incitation de la belle à faire le tour du jardin sous surveillance pour le délestage des fluides.  La mégère hésite à utiliser ses sphincters, on la comprend, ce doit être douloureux. Pour tout arranger les antibiotiques ont un effet desastreux (adieu les selles moulées version Orijen). Il me faut donc argumenter et poursuivre la damoiselle pour l’empêcher de rentrer et la complimenter copieusement lorsqu’enfin elle s’exécute. S’en suit une course vers le lavabo pour un nettoyage soigneux mais tout en délicatesse des points et du périmètre, puis désinfection, et, enfin application d’un corps gras pour soulager.

Et, comme la chatière n’est pas praticable avec la collerette, la nuit c’est réveil vers 4h du matin (dès que j’entends des bruits de plastique cognant sur les murs ou les meubles) enfilage d’une doudoune sur pyjama et incantation, torche à la main « caca ma puce, allez caca ! »  Et après on se demande pourquoi la voisine insomniaque me regarde bizarrement.

Les ballades sont les seuls moments ou Savana ne pense pas à se lécher, elle voyage donc sur le siège arrière (au grand bonheur de Jack qui du coup squatte la grande kennel) et se régale à flairer, libérée, délivrée, elle fait des rouler bouler dans l’herbe, oubliant complètement ses bobos. Pas nous : le maitre randonne avec the sac à dos spécial nettoyage – désinfection et la maitresse officie dès que nécessaire ! Pas question de laisser de sournois microbes tenter une incursion !

Les résultats de l’anapath que Paul S me communique par téléphone sont bons.  La tumeur est bénigne https://genodog.fr/maladies-affections/adenome-des-glandes-peri-anales/

Nous prenons rendez vous pour le retrait des points. Bientôt tout ceci ne sera plus qu’un cuisant souvenir et le « trou du souffleur » pourra souffler brises et trompettes  sans que mon adorable râleuse ne s’en soucie plus.

 

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