Houba, bouvier d’Appenzell, les suites des épillets
Quel feuilleton les épillets-Allien du petit Prince Noir !
Lyon nous ayant quelque peu promenés, L’ENVT de Toulouse nous oriente vers Aquivet, clinique réfèrente (aucun acte en direct avec des particuliers) à Bordeaux qui possède une IRM d’excellente qualité. Renseignements pris, l’examen dure 1h30 dont 45 minutes d’acquisition et nous devons récupérer Houba juste après son réveil, soit 2 à 3h après son « dépôt ». Nous étions prêts à aller sur Paris, alors Bordeaux, pourquoi pas. Seul hic, pas de place avant le jeudi 19 pour un « corps entier ». Nous disons OK et je commence à regarder les hôtels (acceptant les chiens) proches de la clinique : selon l’heure du rendez vous, il nous faudra bien dormir une nuit sur place. Il faut aussi caser la mégère (pas la plus facile à faire garder). Damned, ça tombe juste la semaine ou Tif n’est pas dispo pour jouer les super nanny at home et notre super chenil d’amour est fermé le mercredi. Bon, stop ! Je remballe mes velléités de G.O., attendons de savoir !…..
L’information tarde à arriver, et pour cause ! L’imageur en chef de Bordeaux a demandé des détails sur les recherches à effectuer, et il tient, en préalable à son acte, à discuter avec le spécialiste en Imagerie de Toulouse… Les 2 confrères débattent du cas Houba et en concluent que les chirurgiens ont tort d’espérer que l’IRM en montrera plus que le scan nouvelle géné. Statistiquement il a été démontré que les résultats sont bien supérieurs avec le scanner.
Les douches écossaises continuent : pourquoi un nouveau scan nous montrerait il ce qui n’a pas été vu précédemment ? Positivons : d’abord ce sera un corps entier, ce qui n’avait pas été le cas la fois précédente (malgré notre demande au Docteur T) et, Houba ne sera pas en phase inflammatoire aigue ce qui devrait faciliter la lecture. En attendant nous alternons la collerette avec le collier bouée ; le trou principal est pratiquement refermé mais, plus bas, une tête de clou est apparue et suinte à son tour ; or, la collerette gonflable n’en interdit pas l’accès au zébulon contorsionniste.
Le marsu transformé en chien de salon déprime et nous aussi.
Mercredi 18 février 3ème scanner. Il nous faut être à 8h à l’ENVT. Par précaution, nous partons à 4h du matin. Décidément nous sommes en pleine mutation et ça n’a rien à voir avec le réchauffement planétaire : la marmotte que je suis ordinairement, s’est transformée en antilope (toujours sur le qui vive). Le réveil qui sonne à 3 h n’a pas besoin d’enclencher sa seconde alarme, nous sommes debout au premier bip. Savana râle (normal, c’est le seul spécimen de la maison a avoir des gènes fixes) de voir cette agitation anormale, et se ré-enroule dans son coussin. Le petit Prince, toujours de bonne humeur, me suit pour un tour de vidanges au jardin et grimpe dans l’auto, partant pour une nouvelle aventure. La route est fluide. Nous arrivons avec une heure d’avance. Les grilles du parking sont encore fermées. Houba reconnaît les lieux mais n’enclenche pas le mode « sauve qui peut », il résiste juste un peu lorsque l’étudiante vient le chercher. Nous arpentons le centre de Toulouse pendant 4 heures. Autorisation de récupérer le marsu à 14 heures. Petit loup est parfaitement réveillé et trop content de repartir pour passer la fin de semaine à la maison. Le rendez vous en chirurgie est fixé au mardi, mais nous devons l’amener la veille pour une nouvelle échographie du ventre, le scanner corps entier ayant révélé une image suspecte.
Lundi 23 nous repartons pour Toulouse, à une heure décente cette fois, l’échographie étant planifiée pour 11h. Comme d’habitude, avant d’entrer au CHU, nous faisons une promenade dans les jardins du campus. Pour le confort du petit loup avant son anesthésie il est important qu’il lève la patte et baisse le popotin. Mais, exceptionnellement, Môssieur Houba refuse de vidanger. Nous enchainons les tours et les aller retours sans succès. Petit loup se dit-il que tant qu’il se retiendra nous n’entrerons pas à la clinique ? On va finir par être en retard. Mon insistance finit par payer. Nombreux sont les mâles dans le hall d’accueil mais le Petit Prince Noir ne grogne même pas, il se colle contre nous et nous fait son regard de Hush Puppies. Coup de fil sur la route du retour : l’échographe pense avoir vu ce qui pourrait être un CE (corps étranger, pas Comité d’entreprise) et demande l’autorisation de tenter la pince guidée dans cette zone jamais explorée jusque là. Hélas c’est un échec et du coup la chirurgie est repoussée au surlendemain pour laisser souffler le marsu. L’intervention de la zone lombaire permet le nettoyage d’une fistule de 15cm ! avec une coque très dure mais pas (ou plus) de CE. Houba récupère très vite, le lendemain il est debout. Les étudiants me rassurent il mange comme 4, ils n’ont d’ailleurs aucun mal à lui faire avaler ses médicaments, il les englouti avec sa gamelle.
Reste à intervenir sur la cavité près du rein. Le Dr S, chirurgien nous informe : « Cette fois, nous n’intervenons pas sur la fistule initiale, mais sur une des cavités qui ont évolué depuis décembre, et qui ont été vues au scanner et à l’échographie. En effet, dans sa cavité rétropéritonéale, derrière son rein, une présence de liquide importante avait été observée. Comme cette cavité communique partiellement avec les autres fistules, cela pouvait être anodin, mais les images de son rein montrent qu’il y a toujours beaucoup de liquide… »
Le rein est peut être touché… Un chien peut il vivre avec un seul rein ? Ils ne nous disent pas tout pour ne pas nous affoler … Les scènes de ménage s’accélèrent : l’homme qui doute en permanence, voudrait tout arrêter, jure qu’on ne reverra pas notre gros bb … Finalement c’est salutaire : au lieu de me laisser aller à l’angoisse et aux idées noires, je dois afficher un moral d’acier et une confiance inébranlable ! L’appel, enfin vendredi 18h15 : tout s’est bien passé sauf qu’aucun corps étranger n’a été trouvé. Poche et abcès adhérents au rein ont été nettoyés, enlevés. Toutes les fistules révélées par le scanner ont été boutées hors du gladiateur. Maintenant place à la convalescence et à la reconstruction, sauf que la cicatrice initiale malmenée par les « explosions » d’abcès répétitives a lâché et que cerise sur la truffe, voilà un problème de plus à solutionner avant le retour au sweet home. 10 jours minimum de repos et surveillance. ..
Pas question d’aller lui faire un câlin « super ils viennent me chercher ! Mais non quoi, ils repartent sans moi ? Au secours, je veux sortir de la ! » lui donner une fausse joie ce serait monstrueux, un arrachement pour lui comme pour nous. Alors on relativise en se berçant des nouvelles quotidiennes. Houba ne déprime pas, c’est tout le contraire : les étudiants sont surpris de sa force et il a très bon appétit. J’ai même eu droit à des images : Appenzell ou Chien Nu ???
Quelle aventure !!!te lire serait un plaisir, c’est si bien raconté !
mais c’est plutot tragique comme histoire meme si la fin sera forcement heureuse. On y croit et on est tous avec vous et houba .on vous envoie plein de pensées positives pour des suites sans suite !la colerette est impressionnante .on attends la suite et fin heureuse de ce periple . Caresses a Houba ! On l’attend pour le pistage !